Passer d’annonces et de discours à l’action à partir du début 2021. L’Etat est déterminé à lancer des investissements colossaux afin de concrétiser les objectifs de la transition énergétique. Mieux vaut tard que jamais, dit-on. Et vu l’ampleur stratégique d’une telle démarche, et son impact positif aussi bien sur le trésor publique que sur l’environnement, le début effectif de la mise en œuvre effective du programme de transition énergétique devrait mobiliser tous les acteurs y afférents, dont des entreprises spécialisées, des centres de recherche et développement, des organismes publics de finance et d’assurance....
L’intérêt accordé par les hautes autorités de l’Algérie à cet effet s’est concrètement traduit par la réfaction de 75% sur le montant des opérations de vente au détail de l'essence sans plomb, gasoil, GPL/C et GNC, stipulée par la loi de finance 2021.
Aussi, il est prévu la suspension la taxe annuelle sur les véhicules automobiles et engins roulants, due à l'occasion de la souscription du contrat d'assurance.
Fini l’essence super dans les stations-service !
La suppression de la commercialisation de l'essence super avec plomb au niveau des stations services sera effective durant le premier trimestre 2021. La décision était prise, il y a quelques mois, par les hautes autorités du pays, arguant que ce carburant était "nuisible à l'environnement". L'essence super avec plomb ayant l'indice d’octane 92, produite par les raffineries algériennes, "n’est plus produite ou utilisée dans la majorité des pays".
Ce type de carburant va être supprimée en grande partie ou reformulée avec retrait du plomb pour être transformée en super sans plomb avec un indice d’octane supérieur à 92, ce qui permettra de mettre fin à l’importation d’essence sans plomb, selon le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar.
Bus hybrides diesel-GPLC bientôt en circulation
Dans le cadre de la même démarche à double visée économique et environnementale, il est prévu la mise en circulation, à partir du début 2021, de prototypes bus de transport urbain convertis du diesel vers l'énergie hybride diesel-GPLC, a révélé, récemment, le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, Chems Eddine Chitour. Oui, mettre en place un ministère chargée de cette question stratégique est l’indicateur indéniable sur la volonté politique d’aller vraiment de l’avant. Convertir des bus diesel vers le GPLC vise une réduction de gasoil de 30 à 40% par véhicule. Les essais seront menés pendant deux mois, en attendant de mettre en place les textes législatifs devant encadrer cette première expérience en Algérie. Ainsi, des prototypes de bus de l’Etablissement de transport urbain et suburbain d’Alger (ETUSA) roulant au GPLC, grâce à la collaboration de Naftal et de l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (APRUE), sillonneront la capitale. En cas de succès, cette opération sera généralisée à l'ensemble des bus du transport public et à un certain nombre de poids-lourds à travers le pays, a fait savoir en outre, M. Chitour.
Objectif : une économie de 10% en 2021
L'objectif tracé pour l'année 2021 consiste à économiser un taux de 10 % de l'énergie consommée actuellement, soit 60 millions de tonnes par an. Rappelons que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait donné des instructions d'arrêter les importations des carburants à partir de 2021. La reconversion des véhicules roulant au gasoil ou à l’essence au modèle hybride implique de réduire la consommation du gasoil (diesel) dans certains secteurs, tels que les transports terrestres qui absorbent, à lui seul, 70 % des importations, a rappelé M.Chitour. Pour 2021, il est fixé comme visée principale la reconversion de 200000 véhicules roulant en GPLC et 80.000 véhicules du parc roulant de l'Etat.
Energie solaire : 1000 MW en 2021,15 000 MW en 2035....
L’Etat ambitionne de réaliser 1.000 mégawatts (MW) d’installations solaires en 2021 à travers le pays afin de parvenir à 15.000 MW d’ici 2035. Réaliser 1 000 MW d’énergie solaire est synonyme d’économie de 1,5 milliards m3 de gaz, explique M.Chitour.
L’Algérie possède, selon les statistiques officielles, 2.500 milliards m3 de gaz de réserves, alors que la consommation nationale est de 200 milliards m3 gaz/an. Cela veut dire qu’en 2028 "la consommation est telle qu’il faudra choisir entre consommer ou exporter, d’où le passage obligé vers le solaire.
Prenant en compte l’ensemble des paramètres ( dépenses publiques, sécurité énergétique, environnement), le passage graduel vers la transition énergétique, en 2021, s’annonce porteur. Toutefois, aucun retard dans la mise en place des projets annoncés ne devrait être observé, estiment les experts. En économie, le temps c’est aussi de l’argent.....
L.S