Moncef Bouderba, Président de l'ACA : « Un surplus de production entre 60 à 70 millions de Mètres carrés à placer sur les marchés extérieurs »

 

Moncef Bouderba,  Président de l’Association des Céramistes Algériens (ACA)

 

   « Un surplus de production entre 60 à 70 millions de Mètres carrés à placer sur les marchés extérieurs  »

 

Le Chantier-dz : Quelle est la situation actuelle en matière de la production nationale  la céramique  ?

Moncef  Bouderba :  D’abord, je voudrais faire une petite rétrospective de l’ACA. L’association à but non-lucratif a été créée en 2006. Elle regroupe 35 opérateurs nationaux de la production de la céramique, sur un marché dans lequel est installé 60 sociétés spécialisées. Notre association présente aujourd’hui un chiffre d’affaires équivalent à deux milliards deux cent millions de dollars, avec 30 000 employés directs et 100 000 employés indirects. Nous avons atteint jusqu’aujourd’hui un taux d’intégration de 95%  et nous avons 35 usines qui fonctionnent avec un barème de qualité ISO-9000. Sur les 35 usines il y a à peu près 20% de ces usines qui orientent 50% de leur production à l’export.

La situation algérienne a beaucoup évolué. Au départ, en 1990, il y avait trois entreprises ; deux publiques et une privée. Aujourd’hui, nous avons toujours une entreprise publique et qui est présente sur le marché, qui fait de la céramique et des  produits sanitaires. Aussi, il y a 65 usines/ sociétés qui fonctionnent à plein régime et qui donnent satisfaction. Cela permet à l’Algérie de se situer dans le bassin méditerranéen, comme une puissance exportatrice de la céramique

 

      A combien est estimée aujourd’hui la production nationale ? Répond-elle pleinement aux besoins du marché local ?

 

Moncef Bouderba :La production nationale en matière de la céramique avoisine les 200 millions mètres carrés/ par an. Les besoins annuels du marché national sont estimés à 130 millions de mètres carrés. Et avec le recul de la commande publique (programmes nationaux de construction de logements), nous sommes condamnés à placer 30 à 40% de notre production sur le marché international.

Quelles sont  perspectives de l’export vers les pays africains, notamment avec l’entrée en vigueur de l’accord ZLECAF en janvier 2021?

 

Moncef Bouderba : Concernant le volet export, il y a eu déjà des tentatives bien réussies. Le produit algérien commence à se faire connaître dans beaucoup de pays africains ; le Sénégal, le Bénion, le Gabon, la Côte d’Ivoire, la Mauritanie, en particulier avec l’aide du gouvernement en ce qui concerne le transport et la logistique. Il y a une volonté politique d’accompagner les opérateurs de la céramique vers l’export.  Des efforts doivent être faits dans ce sens, car même dans l’acte d’exportation, nous avons certaines difficultés administratives. Par exemple, on ne peut pas utiliser à 100% nos devises... Et avec les avantages de cet accord de la ZLECAF, je crois que la filière de la céramique appuiera pleinement sa présence dans les pays africains, surtout grâce à la qualité de nos produits. Nous sommes très optimistes, car il s’agit-là d’une opportunité à même de développer davantage cette filière.

Comment s’est répercutée la crise sanitaire de la pandémie Covid-19 sur la filière ?

Moncef Bouderba :  Les unités de production de la céramique sont restées fermées pendant 90 jours. Suite à cela, nous avons demandé au Premier Ministre, Abdelaziz Djerrad, de prendre des mesures à même de nous permettre de reprendre l’activité. Nous le remercions, d’ailleurs, de sa réaction positive, lui qui est sensible à tout ce qui touche à l’économie nationale. Nous avons effectivement repris la production avec le respect total des mesures barrières, car nous n’acceptons pas à ce que nos usines soient un foyer de propagation du virus.

Quelles sont les perspectives de la filière céramique pour l’année 2021 ?

 

Moncef Bouderba : Je souhaite le meilleur pour notre filière en 2021 et avec l’apport de la filière d’importation et je souhaite que le gouvernement trouve une solution à cette filière. Nous souhaitons mettre en place un climat des affaires qui puisse nous aider financièrement pour passer le cap du covid-19, car nous n’avons pas mis d’employés à la rue, nous avons payé toutes nos redevances et cotisations sociales... etc.  L’année 2021 pour nous, c’est l’export, l’export et l’export et surtout avec une logistique performante et d’un accompagnement bancaire que nous souhaitons fiable afin que nos produits soit compétitifs. Il nous faut beaucoup de support pour que nos produits soient compétitifs...

                                                                                       Smail.Y.K

 

           

« La production national avoisine les 200 millions de mètres carrés/ an. Et nous sommes condamnés à placer 30 à 40% de notre production sur le marché international ».

«  Avec les avantages de l’accord de la ZLECAF, je crois que la filière de la céramique appuiera pleinement sa présence dans les pays africains, surtout grâce à la qualité de nos produits. Nous sommes très optimistes, car il s’agit-là d’une opportunité à même de développer davantage cette filière ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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