Un béton « plus vert » grâce au graphène

Des experts de l’Université d’Exeter au Royaume-Uni ont développé un béton « plus vert » en utilisant du graphène. Baptisé GraphCrete, le nouveau matériau composite est deux fois plus fort et quatre fois plus résistant à l’eau que les bétons existants. Autre avantage : sa production aurait moins d’impact sur l’environnement. L’innovation pourrait ainsi venir révolutionner le secteur de la construction et contribuer au développement de villes plus durables. Précisions.
Avant toute chose, revenons sur le graphène, ce matériau qui fascine les chercheurs et qui pourrait être la base de nombreuses innovations technologiques. Les équipes du projet « The Graphene Flagship », financé par la Commission européenne, désignent le graphène comme « l’un des matériaux les plus intéressants et polyvalents » au monde.

Ce matériau bidimensionnel possède « un ensemble de propriétés uniques et remarquables ». Il est 300 fois plus fort que l’acier et présente une grande flexibilité. Il est également un excellent conducteur d’électricité et de chaleur. De l’électronique à l’industrie, il pourrait bien révolutionner différents domaines d’activités. On pense notamment à la construction, à l’IoT ou encore au stockage de l’énergie.

Un béton renforcé

Il n’est donc pas étonnant que des chercheurs aient cherché à intégrer ce matériau dans du béton. L’Université d’Exeter au Royaume-Uni a récemment informé du développement d’un béton innovant : « plus vert, plus fort et plus durable » qui intègre du graphène.

Le GraphCrete est deux fois plus fort et quatre fois plus résistant à l’eau que le béton traditionnel. Et les chercheurs l’assurent : les échantillons testés sont conformes aux normes britanniques et européennes de la construction.

Cette nouvelle technique de production permet en outre de réduire de 50% la quantité de matériaux nécessaire à la production de béton, conduisant à une diminution de 446 kg / tonne d’émissions de carbone, précise le Professeur Monica Craciun, co-auteur de l’étude.

Pollution, urbanisation, catastrophes naturelles… Monica Craciun estime que ce nouveau matériau pourrait bien « changer les règles du jeu ». Il est « une étape importante » pour encourager le développement de constructions plus « durables et respectueuses de l’environnement » à travers le monde.

Les nanotechnologies au service de la construction

Cette nouvelle étude menée par l’Université d’Exeter fait suite à des travaux qui avaient conduit à modifier les composants existants du ciment. Cette fois-ci, l’équipe de recherche a créé une nouvelle technique qui consiste à suspendre le graphène dans l’eau.

« Cette recherche révolutionnaire est importante car elle peut-être appliquée à la fabrication et la construction à grande échelle. L’industrie doit être modernisée en intégrant non seulement la fabrication hors site, mais également des matériaux innovants », souligne Dimitar Dimov, auteur principal de l’étude.

Il souligne l’importance de penser des façons « plus écologiques » de construire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et protéger ainsi l’environnement. « C’est un premier pas, mais un pas crucial », dit-il.
« Nous allons dans la bonne direction ».

Rose Colombel

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